22/06/2009

Tamentfoust «ex-La Pérouse» (El Marsa): Une pollution qui dépasse les bornes !

07/03/2009 >> Le Courrier d'Algérie
Par définition, la pollution d’origine humaine, dite «anthropique » est une diffusion directe ou indirecte de substances ou d’énergie polluantes dans l’environnement.
Au-delà d’un certain seuil, ce phénomène ou élément perturbateur d’un équilibre établi, peut développer des impacts négatifs sur tout l’écosystème et l’environnement en général. Aquelques 25 Km de la capitale, au lieu dit Tamentfoust (ex la Pérouse), dans la commune d’El Marsa, un patrimoine maritime d’une valeur incontestable est en phase de dégradation avancée.
C’est un véritable dommage et crime contre la nature ! A partir du cap de Tamentfoust qui constitue la pointe de la baie d’Alger en se dirigeant vers le côté sud de la ville, cinq Plages qui s’allongent entre le vieux port et la somptueuse falaise dite « Sidi El Hadj », subissent une déchéance dépassant toutes les bornes.

Des centaines de bouteilles en plastique, de pneus, de sachets et de toutes sortes d’ordures et d’immondices emplissent la côte. La pollution fait rage ! A chaque fois que les vents dominant frappent à partir de l’ouest, la mer rejette des détritus de tout genre, qui proviennent le plus souvent de oued El Harrach ou de oued El Hamiz.

Comme l’indique notre photo, plusieurs corps de chèvres et de brebis pourris ont été vomis par la mer durant la dernière semaine du mois écoulée. Non seulement cette image atroce agresse les yeux mais encore les odeurs que dégagent ces corps gâtés infectent les lieux. Il est absolument impossible de se tenir cinq minutes debout au bord de la mer.

Il est aussi essentiel de signaler que le problème des eaux usées constitue toujours un véritable handicap pour ces somptueuses plages.

Un nombre important de conduites d’égouts de certaines demeures déversent carrément dans la mer. Alors que d’autres locataires qui disposent de piscines chez eux, recours à la même pratique en les vidant dans la mer. L’eau des piscines qui contient du chlore, a pratiquement les mêmes effets que les eaux usées.

Ces nutriments favorisent la prolifération et la décomposition rapide des algues et de la flore sous marine en général. L’eau privée d’oxygène tue les poissons et autres formes de vie marine. En bas de la falaise de Sidi El hadj, déjà citée plus haut, deux sources naturelles d’eau douce gratifient la plage. Après une journée de baignade les estivants prennent généralement leur douche dans ces deux sources.

Aujourd’hui, ces deux dernières sont enfouillent par des débris de tout genre jetés par des riverains, qui préfèrent lancer leurs saletés dans la mer, au lieu de louer un camion au coût de 500 DA maximum, et aller les larguer dans des endroits appropriés. De l’autre côté de la baie, au flanc nord-ouest de la ville, une cascade de rêve donne sur une plage poissonneuse et sauvage.

Le paysage de cette plage est tellement structuré par la magnificence divine que l’oeil humain ne peut apercevoir ou distinguer toute sa beauté. A la contemplation de ce panorama le regard s’affaibli face à la somptuosité que dégage la nature.

Ce petit coin paradisiaque s’appel la Carrière. C’est aussi un site archéologique qui date de l’époque romaine sur lequel on a bâti à partir des années 1990, plus de six cents villas et des bidonvilles de taille. Le comble de cette histoire, c’est que toute ces battisses, déversent leurs eaux usées dans cette plage. Pour cause, depuis quelques années, le poisson se fait de plus en plus rare.

Aujourd’hui on peut même dire qu’il ne reste plus de poisson dans cette zone ! Mais il s’agit là des plus charmantes localités de l’Algérois et ses environs. Les plages et le paysage d’El Marsa ou de Tamentfoust constituent des atouts touristiques porteurs et rares.

De par son patrimoine archéologique, culturel et historique, (il ne faut pas oublier qu’il s’agit d’une ville de l’époque romaine « Rusguniae »), doublé par un potentiel naturel, cette ville peut devenir une destination de choix. Mais faute de bon sens et de juste évaluation, la pollution l’emporte et une catastrophe écologique est pour bientôt, si ce n’est déjà…

Mehdi Mehenni

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