24/08/2009

L'algue toxique Ostreopsis ovata; Présence dans l’environnement marin.

Ostreopsis ovata est une algue microscopique faisant partie du phytoplancton. Le genre Ostreopsis est un dinoflagellé benthique dont Ostreopsis ovata est la plus petite espèce (40-50 µm). En règle générale, cette d’algue microscopique se trouve à la périphérie des macroalgues (algues rouges et brunes). Lors d'efflorescences (techniquement appelée bloom) les proliférations d’algues microscopiques atteignent des concentrations allant jusqu’à plusieurs millions de cellules par litre. De tels événements, tout à fait naturels, passent le plus souvent inaperçus.
Cette espèce a été identifiée notamment dans l'Océan Pacifique (Nouvelle Calédonie, Polynésie française, Iles Ryukyu) et les Caraïbes. Elle est connue de longue date en Mer Tyrrhénienne, où un effet notable de ses blooms a été enregistré en 1998 en Italie sur la côte toscane et ligurienne (irritations de la peau, problèmes respiratoires et fièvre), puis en 1999 (mortalités de poissons) et 2001 (irritations de la peau chez des baigneurs).
Durant le mois de juillet 2005 à Gênes (Italie), une concentration inhabituelle de cette algue, sur une étendue de rivage de cinq kilomètres, a produit une importante quantité de toxine, entraînant l'intoxication de nageurs et de personnes présentes sur la plage. La commune de Gênes avait donc fermé le secteur à la baignade pour quelques jours.
La toxine produite par Ostreopsis ovata a été identifiée comme une palytoxine (du nom du genre du corail Palythoa dans lequel elle a été détectée pour la première fois).
Ostreopsis ovata vit généralement au fond de la mer. Elle remonte à la surface de l'eau lors de la floraison et relâche alors une neurotoxine qui peut être transportée dans l'atmosphère par les aérosols marins. Ces efflorescences surviennent en présence de conditions .météorologiques marines favorables : pression atmosphérique élevée, mer calme ou présence de barrières artificielles (digues et jetées), température de l’eau élevée (environ 25° C). Les vents marins permettent de transporter les gouttelettes d’eau (aérosols, embruns).

Certaines modifications de l’environnement marin permettent de reconnaître ces efflorescences d’Ostreopsis
ovata :
- leurs apparences à la surface de l’eau :
o présence de mousses superficielles ;
o turbidité des eaux ;
o matière en suspension de consistance gélatineuse ;
- leurs apparences sous l’eau :
o pellicule brune d’aspect membraneux enveloppant les rochers et tout ce qui se trouve sur les
fonds ;
o flocons de matière en suspension qui, en contre-jour, présentent des points rougeâtres ;
o signes de souffrance chez quelques organismes marins : les oursins et les étoiles de mer
peuvent perdre la totalité de leurs épines ou de leurs branches.
Quand suspecter des effets sanitaires liés à la présence d’Ostreopsis ovata ?
Définition des cas suspects humains2 :
personne en contact direct (baignade, plongée) ou à proximité immédiate de la mer méditerranée
(fréquentation de la plage ou du bord de mer, pêche à la ligne, plaisance, kayak) et ayant présenté 2 à 6
heures après ce contact (eau de mer ou embruns) au moins deux des symptômes suivants :
- fièvre (température supérieures ou égale à 38°C, frissons, sueurs, …)
- pharyngite (mal à la gorge)
- toux
- troubles respiratoires (difficultés à respirer)
- céphalées (maux de tête)
- nausées (envie de vomir)
- rhume (nez bouché et/ou qui coule)
- conjonctivite (yeux qui piquent et qui coulent)
- vomissements
- dermatite (rougeurs de la peau et démangeaisons).
Synthese à partir des articles suivants:
Guide participation à une surveillance sur les effets sanitaires potentiels qui pourraient être liés à la présence d'Ostreopsis ovata en mer.
Attaque aérienne de la microalgue Ostreopsis ovata : le retour; Institut français de recherche pour l'exploitation de la mer.

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