29/11/2008

Commune de Tamentfoust : Les sites archéologiques à l’abandon

05.11.08>> El Watan
A Tamentfoust (ex-Lapérouse) ou l’antique Rusguniae, un site archéologique situé à l’entrée de la ville, riche en vestiges historiques, est abandonné autant par les instances chargées de la sauvegarde du patrimoine archéologique, puisque livré continuellement au pillage que par les instances scientifiques, du fait qu’aucune opération de fouilles n’a été entreprise depuis les années1960, les dernières remontent en fait à 1965.
La dégradation et le pillage ont atteint ces dernières années leur paroxysme. Le site, qui s’étendait dans un passé récent sur une superficie avoisinant un hectare, semble se rétrécir comme une peau de chagrin pour ne plus laisser apparaître que quelques pierres éparses ici et là, le reste des ruines s’est volatilisé ou a servi à l’embellissement des clôtures et murs d’enceintes des nouvelles constructions. Cette situation, qui est assurément le résultat d’un laisser-aller avéré, devrait interpeller les pouvoirs publics sur la nécessité de reprendre les choses en main, en vue de sauver ce qui reste encore à sauver, notamment des maisons, des thermes et des lieux de culte, qui remontent à l’époque phénicienne et romaine.
En attendant que cela se fasse, toute cette richesse est malheureusement livrée aux actes de vandalisme et au pillage, dû essentiellement à la non-protection du site par une clôture et absence également de gardiennage. Un responsable de l’Office national de gestion et d’exploitation des biens culturels protégés dira que « l’institution est en train de lancer un vaste programme qui consiste en premier lieu à nettoyer tous les sites archéologique au niveau de Tamentfoust, et deuxièmement procéder à la construction d’une clôture qui permettra de protéger le site, ainsi qu’une loge pour les gardiens. A cela s’ajoutera aussi l’installation d’une signalisation appropriée indiquant l’historique de ces ruines ». Aujourd’hui, bien que la ville de Tamentfoust ait perdu sa réputation comme étant l’un des pôles historiques et culturels de la région, elle n’a pas perdu pour autant sa beauté et reste incontestablement l’une des plus belles villes de l’Algérois.
Néanmoins, le volet ayant trait à la sauvegarde des sites historique a été, depuis longtemps, mis de côté de la part des responsables. Hormis la réhabilitation de l’ancien Fort turc, aucune forme de prise en charge effective pour les autres vestiges archéologique n’est à signaler ; il s’agit essentiellement de vestiges découverts lors des dernières fouilles menées par une équipe d’archéologues français, et qui ont mis au jour, entre autres, une basilique chrétienne datant de la fin du IIIe siècle avant JC. Notons par ailleurs que tout un travail de sensibilisation reste à faire si on veut vraiment sauvegarder ces ruines, car l’incivisme de certains individus est en partie à l’origine de cette situation de déliquescence.
Par K. Saci.

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