10/08/2009

Les ruines de Tamentfoust livrées à la dégradation

28-07-2009 >> El Watan
Les travaux d’aménagement destinés à la protection des sites archéologiques de Tamentfoust (El Marsa), n’ont, à ce jour, pas été lancés et la dégradation de ces vestiges a atteint entre- temps un degré alarmant.
Selon les responsables de l’Office national de gestion et d’exploitation des biens culturels protégés (Ongebcp), il a été décidé l’année dernière d’amorcer une opération d’envergure en vue de réhabiliter et de protéger définitivement les sites archéologique de Tamentfoust. Depuis, rien de concret n’a été fait. Les travaux devaient consister une première phase en vu nettoyage qui toucherait tous les sites archéologiques se trouvant à Tamentfoust, pour procéder ensuite à la construction d’une clôture qui protégera en particulier des ruines se trouvant à l’entrée de la ville et ce, contre les actes de pillage et de dégradation. A cela
devait s’ajouter l’installation d’une loge pour les gardiens et une signalisation appropriée qui indiquera l’histoire de ces ruines pour les visiteurs. Ce programme ambitieux est resté dans les tiroirs de l’administration et n’a jamais été mis en œuvre, laissant ainsi libre cours aux pilleurs de tout acabit qui s’adonnent toujours à leur sinistre besogne, faute d’une protection efficace. Hormis la réhabilitation du fort turc, aucune autre prise en charge pour le reste des vestiges archéologiques n’est à signaler.

Les dernières fouilles qui avaient été entreprises au niveau de la localité par une équipe de chercheurs français, durant les années soixante, ont mis au jour, entre autres, une basilique chrétienne datant de la fin du IIIe siècle après J-C, mais depuis, rien n’a été entrepris pour sauvegarder cette découverte. Cette situation s’avère en somme le résultat d’un laisser-aller évident, qui se traduit également par l’avancée fulgurante du béton aux dépens de ces ruines qui, en théorie et selon la réglementation en vigueur, devraient être protégées par un périmètre de sécurité non constructible qui est de l’ordre de 200 mètres. Le constat au niveau de la localité révèle paradoxalement une situation tout autre, car les sites sont pratiquement tous ceints de nouvelles constructions qui enlaidissent d’ailleurs tout l’environnement. L’antique Rusguniae, qui fut naguère la sœur jumelle d’Icosium, interpelle la conscience des responsables sur la nécessité de reprendre les choses en main afin de sauver ce qui reste encore à sauver, notamment des thermes, des maisons romaines et des lieux de culte qui remontent à l’époque phénicienne. Aujourd’hui, bien que la ville de Tamentfoust ait perdu sa réputation d’un des principaux endroits historiques et culturels de la région, elle n’a pas perdu pour autant sa beauté et reste incontestablement l’une des plus belles villes de l’Algérois. La revalorisation de ses sites historiques pourrait la hisser encore au rang de pôle touristique régional.

Par Saci Kheireddine

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