24/02/2009

Les ruines de Tamentfoust toujours pas protégées

04/02/09 >> El Watan
Tamentfoust (ex-La Pérouse), ou l’antique Rusguniae, qui fut naguère la sœur jumelle d’Icosium, ne bénéficie plus, sous nos latitudes, de l’aura qu’elle avait, ne serait-ce que dans les années soixante, où ses sites historiques faisaient l’objet d’une attention particulière. Aujourd’hui, la dégradation de ces vestiges a atteint des proportions alarmantes, faute d’une prise en charge effective devant hisser toute la région au rang de pôle touristique. Toutefois,selon des responsables de l’Office nationale de gestion et d’exploitation des biens culturels protégés, une opération d’envergure visant à réhabiliter et à protéger les sites historiques de Tamentfoust était prévue pour être lancée au début de la saison estivale. Celle-ci consistait, selon les mêmes responsables, à nettoyer en premier lieu tous les sites archéologiques se trouvant à Tamentfoust, et puis procéder à la construction d’une clôture au niveau du site archéologique qui se trouve à l’entrée de la ville afin de le protéger définitivement contre les actes de pillage. A cela s’ajoutera l’installation d’une signalisation appropriée qui indiquera l’histoire de ces ruines pour les visiteurs. Ce programme n’a malheureusement pas été mis en œuvre, laissant ainsi, libre cours aux pilleurs de tout acabit s’adonnant à leur besogne, en l’absence d’une protection efficace.

En somme, le volet ayant trait à la sauvegarde des sites historiques de Tamentfoust a été depuis longtemps mis de côté par les responsables du secteur de la culture. Hormis la réhabilitation de l’ancien fort turc, aucune autre prise en charge pour le reste des vestiges archéologiques n’est à signaler. Les dernières fouilles qui avaient été entreprises au niveau de la localité, par une équipe de chercheurs français durant les années soixante, ont mis à jour entre autres, une basilique chrétienne datant de la fin du IIIe siècle avant JC, depuis aucune fouille ou du moins de sauvegarde n’a été entreprise.

Cette situation est cependant le résultat d’un laisser-aller évident, elle devrait, en principe, interpeller les pouvoirs publics sur la nécessité de reprendre les choses en main, afin de sauver ce qui reste encore à sauver, notamment, des thermes, des maisons et des lieux de culte qui remontent à l’époque phénicienne et romaine. S’ajoute à cela, l’avancée fulgurante du béton qui s’est faite au détriment des ruines, qui, en théorie et selon la réglementation en vigueur, devraient être protégées par un périmètre de sécurité non constructible qui est de l’ordre de 200 mètres. Le constat au niveau de la localité révèle, en fait, une situation tout autre, car les sites archéologiques sont pratiquement tous ceinturés par les nouvelles constructions, qui enlaidissent tout l’environnement.

Par K. Saci

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